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215 Verzameling Port-Royal ( Het Utrechts Archief )

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Préface
Longtemps réunies en un seul dépôt au séminaire Vieux-Catholique d'Amersfoort et mentionnées communément sous le nom de Fonds d'Amersfoort, les pièces d'archives françaises dont on trouvera la description dans les deux sections du présent inventaire proviennent de deux collections différentes. Sur la formation et la transmission de chacune de ces collections bien des obscurités subsistent, aussi nous semble-t-il souhaitable de consigner ici les points dûment établis de leur historique. * 
Comme le relève M. Gazier, bien avant 1709, année de sa destruction, l'Abbaye de Port-Royal n'était plus considérée comme un dépôt sûr. *  Afin de mettre à couvert les pièces d'archives et les papiers précieux qu'elle abritait, on fit appel aux Hollandais catholiques qui, depuis le vicariat de Jean de Neercassel (+1686), évêque de Castorie i.p.i. et Vicaire Apostolique des Pays-Bas (du Nord), étaient en rapport avec Port-Royal. Comment le transfert s'effectua-t-il? Quelles furent les négociations qui y préludèrent? Les archives ecclésiastiques hollandaises ne nous fournissent aucune donnée précise sur ce point. * 
On ignore également l'endroit où fut tout d'abord déposée la collection, mais on peut supposer que ce fut à la cure de Sainte-Gertrude à Utrecht dans le "Driehoek van Sint Marie" (Les trois coins de Sainte-Marie, selon l'expression de Sainte-Beuve *  où se trouvait alors le dépôt central des archives du Chapitre métropolitain et des Vicaires Apostoliques. Par la suite, ces archives françaises furent transférées à la maison de Rijnwijk (Rhijnwijck), situés dans la seigneurie de Stoetwegen, qui appartient aujourd'hui à la commune de Zeist, à l'est d'Utrecht. Cette maison de Rijnwijk, démolie au cours de l'année 1867, avait été achetée en 1726 pour y héberger les moines cisterciens de l'Abbaye d'Orval (aujourd'hui en Belgique) qui avaient refusé en 1725 d'accepter la Bulle Unigenitus. *  Á l'extinction de la communauté des Orvalistes, la maison fut vendue par son propriétaire hollandais, en 1743, aux frères Jean-Baptiste et Alexis Desessarts, respectivement diacre et prêtre du diocèse de Paris, qui, à leur tour, la cédèrent en 1756 à Alexandre Darboulin. Ce dernier devait en rester le propriétaire jusqu'en 1772.
Peu après l'arrivée des moines cisterciens, la maison de Rijnwijk avait servi également de refuge à des ecclésiastiques français, qui avaient dû s'expatrier à la suite de leur refus de la Bulle Unigenitus. C'est sans doute à cette époque, entre 1730 et 1740, que les collections d'archives provenant de l'Abbaye de Port-Royal et de son cercle furent déposées à Rijnwijk. Les Orvalistes, puis les Français réfugiés y ajoutèrent alors leurs propres collections, dont on trouvera la description dans la première section du présent inventaire. Soulignons ici qu'au nombre de ces Français se trouvait l'évêque de Babylone, Dominique-Marie Varlet, à qui l’Église Vieille-Catholique des Pays-Bas doit sa hiérarchie indépendante de Rome. On sait que le principe d'une telle hiérarchie s'imposa, après le premier Concile du Vatican, aux autres églises vieilles-catholiques. La maison de Rijnwijk posséda encore une bibliothèque, assez vaste sans doute, pour répondre aux besoins du séminaire de théolo
gie, fondé par les ecclésiastiques réfugiés.
La mort de Jean-Baptiste le Sesne de Ménilles d' Étemare en 1770 et probablement encore la quasi-pénurie d'étudiants français en théologie créèrent à Rijnwijk une situation nouvelle. En 1772, Alexandre Darboulin vendit la maison à M. Jean Kol, intendant des représentants des terres nobles de la Province d'Utrecht, et ses deux derniers occupants, les abbés Gabriel Dupac de Bellegarde et Jean-Baptiste Mouton, allèrent s'installer à Utrecht dans une maison du "Sint Marienkerkhof" (aujourd'hui Mariaplaats). Cette maison était attenante au terrain de la maison de Clarenburg, où se trouvent encore de nos jours l'église cachée et la cure de Sainte-Marie Minor. Nos deux Français l'appelèrent, sans autre souci d'exactitude (ce qui a induit quelquefois les historiens en erreur) tout simplement Clarembourg. En fait, leur nouvelle demeure était à l'origine une maison claustrale du chapitre de Sainte-Marie. Après la Réformation, la coutume s'établit de louer ou de vendre ces maisons, le ter
rain restant toutefois propriété du chapitre, qui, rappelons-le, devait survivre jusqu'à sa suppression par Napoléon en 1811.
Dupac mourut en 1789 et Mouton en 1803. Ce dernier étant mort intestat, ce ne fut qu'après avoir surmonté bien des difficultés, suscitées par ses héritiers en France, que l’Église de Hollande put acquérir la propriété de la maison baptisée à tort Clarembourg, mais couramment appelée à cette époque "la maison française". De 1825 à 1937, elle devait servir de palais archiépiscopal, sauf pendant les années 1858-1873, années au cours desquelles l'archevêque Henri Loos conserva, avec sa charge de curé de Sainte-Marie Minor, la maison de Clarenburg proprement dite. Vendue en 1937, la maison disparaîtra vraisemblablement dans un proche avenir, sacrifiée aux exigences de la circulation urbaine. Le déménagement de 1772 avait entraîné le transfert à Utrecht de la bibliothèque *  et des archives.
Faute de documents, nous ne pouvons nous étendre plus avant sur ces dernières. Un fait du moins s'impose à nous: le fonds janséniste de la Bibliothèque de Troyes contient des pièces d'archives provenant de la maison de Rijnwijk. Ces pièces, avant la Révolution, étaient à Troyes en possession des Pères de l'Oratoire qui avaient en cette ville un collège et une maison. *  On présume qu'une grande partie de ces pièces,-originaux ou surtout copies-, étaient alors parvenues en France par l'entremise de l'Abbé Le Roy de Saint-
Charles, qui avait été pendant un temps l'hôte de Rijnwijk et devint par la suite avocat au Parlement de Paris. * 
Lors de ma visite à Troyes en 1955, j'ai pu consulter dans le manuscrit 2202 une lettre originale de l'archevêque d'Utrecht, Gaultier-Michel van Nieuwenhuysen, du 27 décembre 1775, à Le Roy. Citons encore cet extrait d'une lettre, en date du 30 janvier 1856, du Doyen Stiévenart, de la Faculté des Lettres de Dijon, à M. Lescoeur, Inspecteur d'Académie à Niort: *  "Il n'y a rien dans les dépôts publics de Dijon de ce dont vous m'entretenez. Peut-être aurez-vous meilleure chance à Troyes. Cette ville a possédé des papiers considérables sur Port-Royal. Ils ont été autrefois partagés entre Troyes et le Séminaire de Rynswieck en Hollande. Je crois que M. Cousin en parle quelque part." *  Ces papiers se trouvent inventoriés dans le catalogue des manuscrits de la bibliothèque municipale de Troyes, mais ne constituent pas un fonds spécial.
Les papiers, provenant de Rijnwijk et se trouvant à Amersfoort dans une centaine de boîtes, avaient été catalogués vers 1885 par Richardus Johannes Hooykaas (1862-1944), ancien séminariste et plus tard libraire à Utrecht et à Amsterdam. Le résultat de son énorme travail est constitué par quatorze livres, pourvus chacun d'un index, qui ne sont malheureusement plus utilisables pour les chercheurs d'aujourd'hui. En 1930, le Chapitre métropolitain demanda à Jacob Bruggeman *  d'inventorier de nouveau cette collection, d'y insérer les documents qui, dans le cours des temps, en avaient été distraits et d'en retirer ceux qui y avaient été placés à tort. Une telle démarche s'imposait. En effet, diverses pièces, ayant appartenu aux archives de l’Église hollandaise, s'étaient trouvées mêlées aux pièces françaises, du fait du classement opéré précédemment par auteurs. Cependant les archives françaises furent acheminées peu à peu d'Amersfoort à La Haye, où J. Bruggeman entreprit un nouveau triage. Le 30 novembre 1944, jour de son 75e anniversaire, ce dernier mettait le point final à l'inventaire qui forme la première section du présent ouvrage. En cette heure des plus sombres du dernier hiver de la guerre et de l'occupation il exprimait dans une émouvante formule latine un nunc dimittis plein d'espérance. * 
Outre la collection d'archives, provenant de la maison de Rijnwijk, il en existait une autre, d'origine différente, que l'abbé Karsten avait réussi à acquérir, grâce à ses relations avec les "Amis de la Vérité" à Paris. *  J. Bruggeman avait commencé l'inventaire de cette collection. Nous avons pu, au lendemain de notre retraite comme archiviste-en-chef du dépôt des Archives du Royaume à Utrecht, en 1963, y consacrer la plus grande partie de notre temps et le mener à terme.
La correspondance échangée entre Mademoiselle Rachel Gillet de Paris et l'abbé Karsten nous permet de retracer l'origine de cette collection. *  C'est vraisemblablement le prêtre Léonard Dilhe qui prit l'initiative de recueillir les papiers des Appellants de la Bulle Unigenitus (1713), papiers que l'on trouvera pour la plupart décrits dans la seconde section de cet inventaire. Peut-être acquit-il, le cas échéant, les pièces antérieures à 1713, c'est-à-dire datant de l'époque de Port-Royal. Il les mit en ordre, dans la mesure du possible, en identifia l'auteur ou le destinataire et les data. En particulier, il a noté le nom du destinataire des lettres adressées aux évêques de Montpellier et de Senez. En 1764, par l'entremise de l'abbé Sartre, il déposa une caisse de manuscrits à la Bibliothèque des Pères de l'Oratoire de la rue Saint-Honoré à Paris. * 
Par la suite, ces manuscrits se trouvèrent en possession de M. Jean-Louis Rondeau, ancien oratorien, ancien curé constitutionnel de Sarcelles et finalement vicaire à Saint-Séverin de Paris, qui mourut en 1832. *  Mademoiselle R. Gillet suppose que Rondeau put les acquérir pendant la Révolution de 1789. *  On peut aussi penser que, là encore, Le Roy de Saint-Charles servit d'intermédiaire. Rondeau laissa la collection à deux jansénistes fervents, les frères Roch et Amable Paris. *  Le premier, professeur de dessin à l’École Polytechnique mourut le 14 avril 1837; le second, employé dans les bureaux du Conseil d’État, le 11 février 1845. * 
Or, en cette année 1845, dans le but probablement de rendre visite aux Amis de la Vérité et aux Soeurs de Sainte-Marthe, l'archevêque Jean van Santen (1772-1858) projeta un voyage à Paris, en compagnie de l'abbé Karsten (1809-1884), professeur au séminaire d'Amersfoort. L'archevêque étant tombé malade, M. Karsten dut partir seul, en août 1845, à Paris, où il jouit de l'hospitalité de la famille Gillet. Les demoiselles Rachel et Sophie Gillet *  devaient par la suite entretenir avec leur hôte hollandais une correspondance *  suivie jusqu'à leur mort, respectivement en 1875 et 1877. Au cours de son séjour parisien, l'abbé Karsten fit également la connaissance de M. Ambroise Guélon, rédacteur de la Revue ecclésiastique, *  qui l'introduisit à la Bibliothèque janséniste, sise alors rue de la Parcheminerie. C'est là sans doute qu'il prit connaissance des manuscrits dont on trouvera la description dans la seconde section de cet inventaire.
Rachel Gillet se consacra à l'examen et au classement de ces manuscrits pendant toute l'année 1846. Il semble qu'elle ait tenté de systématiser dans une certaine mesure la collection, en regroupant des pièces similaires, par exemple les lettres émanant d'un même auteur, mais destinées à diverses personnes, comme l'avait fait, sans se soucier du principe de respect des fonds, M. Hooykaas pour les papiers de Rijnwijk. Lors du récent triage, ce regroupement a suscité de temps à autre des difficultés et incertitudes, auxquelles nous n'avons pas toujours été en mesure d'apporter une solution satisfaisante. Que les chercheurs qui auront recours à notre inventaire veuillent bien excuser certaines petites irrégularités découlant de cette impossibilité. Dans une lettre du 4 février 1847, Rachel Gillet rendait compte en ces termes de son travail de toute une année: "Je n'ai point continué d'aller ainsi quelquefois ranger ces papiers et brochures à cause de la saison, mais j'ai entrepris d'examiner ces cartons dont je vous parlais, et que j'avais réservé jusque-là. Je les apporte chez nous, où je fais une table de ce que contient chaque carton et ensuite je reporte chaque chose sur un catalogue afin qu'on puisse savoir ce qu'ils contiennent, et y avoir recours. Il y en a plus de cinquante. Ils contiennent presque tous manuscrits autographes et pièces originales. Ce sont tous les papiers de M. l'évêque de Senez, de M. de Montpellier et de Mr. Gaultier le théologien". Ce catalogue était l'adaptation, comportant nombre de corrections et de compléments, d'un catalogue entrepris par l'abbé Rondeau (des annotations de sa main sur les dossiers rappellent encore à mainte reprise son travail) et laissé inachevé. * 
Pendant une vingtaine d'années, l'affaire de cette deuxième collection, qui concernait principalement la Bulle Unigenitus et l'Appel avec leurs conséquences, resta en sommeil, mais M. Karsten, admirateur ardent de Port-Royal et de son cercle, ne l'avait pas oubliée. En 1862 déjà, il s'était informé auprès de Mlle Gillet des papiers et des lettres touchant les affaires de l’Église hollandaise. Par une lettre du 18 juin 1866, Victor Gilquin, dont M. Karsten avait fait la connaissance à Paris, offrit à ce dernier "un grand carton, se trouvant à la bibliothèque, où nous tenons nos séances, qui renferme la correspondance entre l’Église de Hollande et les Amis de France". Non seulement M. Karsten accepta l'offre de M. Gilquin, mais, pensant que c'était désormais une question de nunc ont nunquam, fit à son tour à celui-ci une autre proposition, dans une lettre du 29 juin 1866. Après avoir donné une description générale de la correspondance entre "des membres de notre Eglise et des amis français" qu'il avait déjà entre les mains, et où il avait "puisé en grande partie la connaissance un peu plus détaillée que je puis avoir des affaires, si grandes aux yeux de la foi, qui ont eu lieu alors'' (c'est-à-dire aux XVIIe et XVIIIe siècles), il poursuit: "Sachant à qui j'écris, j'ose même hasarder une idée qui m'a passé plus d'une fois par la tête depuis bien des années, et qui s'est réveillée à l'occasion de votre dernière lettre; une idée dont vous ferez usage ou non, selon votre prudence.
Vous dites donc, mon cher ami, que le petit nombre d'amis qui sont membres de votre réunion, sont presque tous avancés en âge, et que vous ne voyez pas parmi vos connaissances d'amis assez dévoués pour les agréger à votre réunion pour la perpétuer. Cette réunion pourra donc prendre fin plus tôt ou plus tard. Cependant, parmi les manuscrits dont cette réunion est en possession, il s'en trouve d'un genre qu'on pourrait désigner assez proprement du nom de papiers de famille. Par exemple, j'ai lu, étant à Paris il y en a déjà plusieurs années, les lettres et les pièces qui contiennent et décrivent l'origine de l'appel. Il y a des cartons, contenant la correspondance des théologiens Boursier, Gourlin, Boucher, Dilhe avec leurs amis français demeurant ici, sur les sacres de nos archevêques, sur les différends internes qui ont été une si grande part des épreuves les plus sensibles de notre pauvre Eglise. Tout cela roule sur une époque de 50 à 60 ans. J'en ai lu une partie. Quand votre digne réunion cesserait d'exister, tout cela doit-il être livré en des mains qui en pourront abuser contre notre Eglise? Il y a des sujets assez tendres, à l'occasion de l'usure et des divers sacres, quand on jugeait des personnes, tant électeurs qu'élus, avec d'autant plus de franchise qu'on était plus assuré de la discrétion des amis. Mais ceux qui ont conservé toute cette correspondance, n'ont pu prévoir la tournure que prendraient les affaires de l’Église: ils se sont confiés en Dieu, et n'ont pas pris de précautions. Voilà que j'ai plus d'une fois pensé en moi-même, quand je fouillais dans la moitié de cette correspondance qui se trouve ici, et j'en ai été en peine.
Serait-ce une si grande indiscrétion de ma part, quand je vous proposerais de prendre acte de ce que je vous écris ici, et d'y penser à temps, pour prévenir que ces précieux trésors, tombant en des mains presque ennemies, ne fassent deux maux à la fois: 1. de priver l'historien futur de notre Eglise d'une partie des sources où il aurait pu puiser si heureusement; 2. de prêter matière à bien des difficultés, à bien des objections d'autant plus graves, et d'autant plus défavorables à notre Eglise, qu'elles seraient tirées de la correspondance des amis les plus intimes. Dieu nous en préserve." *  Mademoiselle Gillet se souciait, elle aussi, du sort futur de la collection qui, comme elle le dit dans une lettre du 18 juillet 1866, concernait "l’Église et la grande cause de la Vérité". "Je désire beaucoup
voir ces précieux témoignages en sûreté et dans les mains de personnes qui peuvent s'en servir; cependant c'est avec peine que je vois ôter cela d'ici. Mais M. G(ilquin) y est tout à fait décidé; il est bon que cela se fasse pendant qu'on le peut, mais avec discrétion et prudence. Le bon Dieu a sans doute des desseins dans tout cela".
Très vraisemblablement elle a insisté fortement auprès de M. Gilquin sur l'accord à donner à la demande de M. Karsten. Le dernier envoi de la collection parvint à Amersfoort à la fin de février 1867. Le 3 mars suivant, Karsten écrivait à Gilquin: "Tout me prouve de plus en plus que j'avais bien raison de dire que c'étaient des papiers de famille qui ne devaient pas passer en des mains étrangères ou même ennemies". Comme il ressort d'une lettre de Mlle Gillet, du 11 août 1866, M. Gilquin avait agi de sa propre autorité avec l'assentiment de ceux à qui il en avait parlé une fois, "mais avec la discrétion et la prudence que réclame notre triste position .. M. Guélon n'aurait pas osé prendre cette détermination que M. Gilquin croit aujourd'hui juste et nécessaire .. M. Gilquin considère ces papiers comme un dépôt, fait à l’Église, qui avait toujours été entre les mains de Mrs. ecclésiastiques, et il croit juste de les remettre au clergé de Hollande. C'est bien là aussi notre sentim
ent et notre désir". Sur l'histoire antérieure de cette collection, une lettre de Mlle Gillet, du 3 juillet 1867 nous fournit encore les détails suivants: "Ces papiers de Port-Royal, lettres autographes etc., ont appartenu à M. Le Roy de Saint-Charles, et ensuite à M. Gilquin. * 
Ces papiers sont presque tous de ceux qui ont été saisis par M.Hérault, lieutenant de police, chez M. Berthier et M. Dilhe en 1726. Ils sont numérotés et paraphés par M.Hérault et Berthier. Or les papiers saisis en 1726 ont été portés à la Bibliothèque royale, ainsi que ceux saisis en 1728 chez M.Petitpied. J'en ai vu à la Bibliothèque impériale ainsi paraphés. Parmi ces papiers à M.Gilquin, un certain nombre ont de plus le timbre de la Bibliothèque royale. Comment, et quand sont-ils venus entre les mains de M. Le Roy? On l'ignore. Est-on obligé de reporter à la Bibliothèque ce qui est marqué Bibliothèque Royale? Je ne le pense pas. Il vaut mieux réunir ces papiers à ceux que vous avez, Monsieur, et M.Gilquin les remet volontiers entre vos mains " Sur ces saisies on peut consulter aujourd'hui 1'ouvrage de M.Bruno Neveu sur M.de Pontchâteau *  .
Peu de temps après ma nomination comme archiviste-en-chef du Rijksarchief à Utrecht en 1946 et mon établissement sur place, le Professeur P. J. Maan, plébain de la cathédrale Sainte-Gertrude, me montra cette collection, qui, renfermée encore dans les cartons originaux datant du commencement du XIXe siècle, se trouvait alors dans la salle des archives de son église. Vu le projet de publier en France l'inventaire de l'ancien fonds d'Amersfoort (originaire, comme on l'a vu ci-dessus, de la maison de Rijnwijk) établi par M.Bruggeman, je représentai à ce dernier qu'il serait désirable d'inventorier également cette seconde collection, afin de publier ensemble et en même temps les deux inventaires. Le premier inventaire étant achevé, avec ses cotes et son index, on ne pouvait penser à le refondre en recourant à des combinaisons et à des intercalations
M.Bruggeman, déjà octogénaire, hésitant à entreprendre sur nouveaux frais un triage long et considérable s'efforça de laisser cette collection dans l'ordre qu'elle présentait. Il se mit au triage de quelques cartons et ajouta, dans l'index de son inventaire manuscrit, des renvois au catalogue de Mademoiselle Gillet, mais la maladie le contraignit à cesser son travail. Il mourut en 1956. L'année précédente, j'avais été désigné par le Chapitre métropolitain pour succéder à M.Bruggeman dans sa charge d'archiviste ecclésiastique, c'est alors que les deux fonds (O.B.C. et P.R.) furent transférés de La Haye à Utrecht. Dans la mesure ou mes activités officielles me le permettaient, je poursuivis le triage de la seconde collection d'archives françaises commencé par M.Bruggeman. Tâche des plus ardues. Il était évident que nombre de pièces similaires étaient éparpillées en divers cartons et qu'il convenait de les réunir. On ne pouvait, comme l'avait pensé M.Bruggeman, laisser la collection dans l'ordre que lui avait donné Mademoiselle Gillet. Ce triage et l'établissement de l'Inventaire ont été des travaux de longue haleine auxquels je n'ai pu accorder tout le soin qu'ils requéraient qu'après avoir quitté le service de l’État.
Dans son inventaire M.Bruggeman avait mis au point son propre système d'index, mais il n'avait pas toujours inséré les noms de famille qu'on pourra trouver dans les pièces pourvues d'une même cote. C'est ainsi que la cote 32** (32-3) contient des biographies de différentes personnes dont les noms ne sont mentionnés que par: Angran-Witte, alors que dans son index l'auteur fait mention des noms de toutes ces personnes. Il se peut donc que l'on relève dans l'index un nom qui ne se retrouve pas dans la cote de 1'inventaire imprimé. De même pour les noms de lieux, M.Bruggeman n'avait pas mentionné toutes les cotes en question. Pour la composition du nouvel index, M. André Wijker, alors étudiant en théologie au Séminaire d'Amersfoort, a bien voulu m'assister. Nous nous sommes efforcés de corriger ces omissions en séparant l'index des noms propres de l'index des noms de lieux.
Il me reste à exprimer toute ma gratitude envers deux historiens français qui m'ont réservé le meilleur des accueils lorsque j'ai eu recours à eux. Je dois beaucoup à leur compétence et à leurs conseils: Monsieur le Professeur Jean Orcibal, de l’École pratique des Hautes-Études et M. Bruno Neveu, chargé de recherches au C.N.R.S. J'espère que notre travail pourra leur être de quelque utilité, à eux et à leurs collègues et leur montrer ainsi qu'ils ne m'ont pas fait bénéficier en vain de leur assistance. Je ne saurais enfin taire ma dette à l'égard du Dr M. P. van Buijtenen, qui m'a succédé dans les fonctions d'archiviste-en-chef du Rijksarchief à Utrecht. Avec une science et un dévouement hors pair, il s'est consacré à la mise au point et à la réalisation de cette publication. Je suis également reconnaissant envers Madame N. Meiners et M. H. Leeuwenberg, du Rijksarchief à Utrecht, qui ont préparé avec grande minutie le manuscrit à l'impression. Ma reconnaissance s'étend enfin à M. le Professeur Paul Dibon, de Paris, Directeur de la Fondation des Archives internationales d'Histoire des Idées, qui a bien voulu nous donner la plus cordiale des hospitalités dans la collection qu'il dirige chez Martinus Nijhoff à La Haye, et également à toutes les organisations et fondations néerlandaises qui par leur aide financière ont permis la réalisation de cette publication.
A.J. van de Ven
Annexes
1. Index I: Noms de personnes
Erfgoedstuk
2. Index II: Noms de lieux
Erfgoedstuk
3. Regesten
Erfgoedstuk

Kenmerken

Datering:
1604-1865
Toegangstitel:
Inventaire des pièces d'archives françaises se rapportant à l'Abbaye de Port-Royal des champs et son cercle et à la résistance contre la Bulle Unigenitus et à l'appel (ancien fonds d'Amersfoort), 1604-1865
Auteur:
J. Bruggeman en A.J. van de Ven
Datering toegang:
1972
Datering bewerking:
2002
Openbaarheid:
Volledig openbaar
Rechtstitel:
Rechtstitels voor 1962, passen niet direct in de Archiefwet van 1962 of 1995
Omvang:
44,08 m oude verpakking